C'EST PAS FAUX
   
 
  Alexandre Astier & Steven Dupré 1
 

Interview de A.A. et Steven Dupré (Auteur B.D. et dessinateur des B.D. de Kaamelott)

Le succès public de la série Kaamelott -cinq millions de téléspectateurs récurrents- prend le chemin des librairies, avec au scénario le créateur de la série en personne, Alexandre Astier. Interview à deux voix avec son dessinateur, Steven Dupré.

Castermag’ : Comment s’est préparé le passage de l’écran à la planche ?

Alexandre Astier : J'ai tenté de me familiariser avec les quelques préceptes propres à la bande dessinée. La dernière case d'une planche, la dernière case d'une double planche, à quel moment changer de décor, comment gérer les ellipses, les plans de situation… Tout ça est assez logique, finalement… assez naturel.

Qu’apporte ce changement de média à l’univers de Kaamelott ?

Alexandre Astier : Il ouvre une fenêtre. En bande dessinée, les décors somptueux ne coûtent pas plus cher à dessiner qu'un bout de bois. Si je veux qu'il neige, il neige… même si je sais que mon camarade Dupré a été quelque peu ralenti par la profusion des flocons ! Ce passage à la BD m'évoque surtout les possibilités illimitées de l'environnement et des situations.

Comment se prépare-t-on à adapter une série TV déjà culte ?

Steven Dupré : En regardant la série culte ! Au début, je ne connaissais pas la série. Je suis belge – flamand en plus – et en ce temps-là, la série n’était pas encore diffusée en Belgique. Maintenant ce malheur est corrigé pour les francophones… mais en Flandre je ne peux toujours pas la regarder. Heureusement, il y a les DVD, et je suis devenu moi-même fan de la série. Je ne réalisais pas que la série avait tant de spectateurs, ni n’évaluais son immense popularité. Je crois toutefois qu’avoir pu travailler loin de ces considérations est plutôt une bonne chose. Je ne suis pas harcelé par ceux qui me donnent leur avis sur ce que je fais… Je peux interpréter les personnages comme je les vois et jusqu’au point qui me convient.

Comment s’organise votre collaboration avec Alexandre Astier ?

Steven Dupré : Tout passe par e-mail, et un petit coup de fil de temps en temps. Alexandre et moi nous partageons le même projet… à 600 kilomètres de distance ! Vive la technologie ! Je reçois le scénario, en Français, (presque) planche par planche. La première chose consiste à prendre mon dictionnaire et à traduire ce qui me semble être du « Chinois » voire de « l’extraterrestre ». Au début du projet, j’ai reçu le synopsis de l’histoire, donc les grandes lignes du récit me sont connues, par contre j’ignore souvent les détails des planches avant de commencer à les dessiner. Dans mes précédents albums, soit j’écrivais moi-même mes scénarios, soit, à de rares occasions, un scénariste me fournissait le découpage complet de la planche 1 à la 50 avant de commencer le dessin. Autre grande différence : Kaamelott, c’est l’univers d’Alexandre. Je me balade dedans avec lui comme guide. Il est bien plus qu’un simple scénariste !

 

Quels écueils avez-vous surmontés lors de l’écriture de L'Armée du Nécromant ?

Alexandre Astier : J'ai écrit pour de nombreux formats différents. La série Kaamelott, des pièces de théâtre d'une heure et demie, des courts-métrages, des feuilletons radiophoniques de cinq fois huit minutes… L'Armée du Nécromant est le premier script que j'écris en « flux tendu », avec le stress de ne pas pouvoir corriger le passé. Et si j'avais oublié une préparation ? Un élément capital… une explication… J'invente une planche, trois jours plus tard elle est dans le marbre ! Et je n'ai plus qu'à espérer ne pas avoir fait de bêtise. Tout réside donc dans la précision de mon « plan ».

Les lecteurs vous attendaient sur des gags en une page, vous leur offrez une histoire longue. Pourquoi ce choix ?

Alexandre Astier : Depuis le début, je cherche à ce que Kaamelott ne soit pas anecdotique. Quarante-six planches, c'est une chance incroyable de raconter une histoire. Je vois difficilement pour quelle obscure raison j'aurais dû tronçonner mon « format ». A la télé, c'est d'ailleurs des saisons de 5h30 divisées en cent morceaux : comme les planches. Multipliez le tout par sept saisons et les films qui arrivent : vous avez la longue histoire que j'essaie de raconter. Finalement, la façon de découper tout ça m'importe peu.


Propos recueillis par e-mail par Miroslav Dragan.

 
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