Interview Alexandre Astier par Télé-Loisirs

M6 vient de lancer la diffusion du quatrième des sept Livres de "Kaamelott". Quelle est l'évolution la plus marquante? 
On délaisse de plus en plus la saynète anecdotique pour faire du "feuilletonnant", sur plusieurs épisodes. Dans le Livre V, tourné à partir de décembre, on va aller encore plus loin avec des formats de 7' au lieu de 3'30. Mine de rien, l'idée du film qui clôturera l'aventure se précise. D'ailleurs, à Lyon, où l'on a tourné le Livre IV, on a un vrai studio de cinéma, plus modulable qu'à Arcueil, près de Paris, où les décors étaient installés dans une ancienne usine dont il était impossible de bouger les murs.

Y a-t-il d'autres raisons à ce déménagement? le mal du pays, par exemple? 
Ouais, si j'mange pas mes pâtes à la maison le soir, j'suis mal (rires) ! Plus sérieusement, j'ai quatre enfants depuis la naissance de mon dernier fils, en août (il a aussi deux filles de 5 et 6 ans et un fils de 3 ans, ndlr), et vu que j'en ai pour plusieurs années de "Kaamelott", avec des journées de folie quand je tourne, cette organisation était la seule façon de faire cohabiter mes deux vies. Mais je ne suis pas le seul que ça arrangeait: 70% de l'équipe est lyonnaise. 

Est-il vrai qu'Anne Gaëlle, votre femme (chef costumière sur "Kaamelott", ndlr), ne vit pas sous le même toit que vous ? 
Oui, mais tout est dans un rayon de deux cents mètres: nos deux maisons, ma salle de montage, l'école des gamins. On fait tout à pied et ça aussi, à Paris, ça n'aurait pas été possible. 

A propose d'école, savez-vous que vos répliques comme "C'est pas faux" sont devenues cultes dans les cours de récré? 
C'est... pas faux, ça (rires) ! Plaire aux gosses, c'est une belle surprise car, en lançant la série, je pensais toucher seulement des trentenaires dans mon genre. 

Si le phénomène "Kaamelott" n'étouffe pas votre carrière, qu'aimeriez-vous faire après? 
Déjà, mieux vaut être associé au roi Arthur qu'à rien du tout. Ensuite, je pense que ce n'est qu'une question de temps pour que les gens puissent m'apprécier dans autre chose. Je rêve de comédies populaires car il n'y a rien de plus noble, et de plus dur, que de faire rire des millions de gens.